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Photo du rédacteurAKTOP Erick Moisy

Hommage à Kamogawa Nobuyuki

Dernière mise à jour : 22 juil. 2019



Lundi 3 décembre 2018 le goupe de Kyudo du Shung Do Kwan à Genève a rendu un hommage à ce très grand personnage. Tous les membres de l'AKBG étaient présents. Se sont joints à nous Christophe Rolewski de Chambéry, Pierre Guillot de Plan-les-Ouates et Alexandre Illi d'Annecy. Prévenu au dernier moment José Berrocosa s'est joint par la pensée à notre petite cérémonie, ainsi que Patricia Stalder. Nous avons fait le tir cérémoniel de condoléances : Shukusha.


Pour les Kyudoka de ma génération, Kamogawa Sensei est l'un des très grands Sensei qui a accompagné le développement du Kyudo en Europe pendant plusieurs décennies. Il était dans le jury qui m'a décerné le 1er Dan à Amsterdam, le 2ème à Annecy, le 3ème à Hambourg, le 5ème à Annecy et le Renshi à Canterbury. Je ne suis pas qualifié pour faire une biographie ou un portait de Kamogawa Sensei, mais je tenais à partager cette ultime conversation que nous avons eu durant le tournage de Mato no Muko. Comme chaque année durant la Golden-week tous les Hanshi du Japon se retrouvent à Tokyo. En 2011 les deux Hanshi 10ème Dan de l'ANKF, Kamogawa Nobuyuki et Suzuki Sansei ont confié à notre équipe de tournage leur sentiment sur ce rendez-vous qu'ils ne manqueraient pour rien au monde.


Erick Moisy



Suzuki S. — C’est un tournoi amical auquel peuvent participer tous les archers de tout le pays. Cette année c’est la 62ème édition, mais tout le monde, des plus jeunes aux plus âgés, peut participer, sans éliminatoires, et simplement avoir du plaisir à tirer. C’est vraiment pour se faire plaisir que tout le monde se rassemble de la sorte. C’est en se réjouissant de se retrouver tous ensembles que tous les archers, les jeunes comme les plus anciens, participent à ce Taikai. ll y a vraiment une atmosphère très conviviale.


Kamogawa S. — Moi je viens depuis 1950.

Suzuki S. — À nous voir on n’a pas l’air d’être au summum de notre carrière, mais cela ne nous empêche pas d’avoir une grande envie de participer. Si tel ou tel Sensei n’est pas présent, on se fait du souci. A l’inverse, on a du plaisir à voir que tel ou tel Sensei est encore parmi nous. C’est vraiment le plaisir de se retrouver qui est au centre de ce Taikai !


Kamogawa S. — C’est vraiment en me réjouissant de venir à Kyoto pour nous retrouver que je m’entraîne tous les jours.


Suzuki S. — Oui, il y a ce plaisir de se retrouver à Kyoto. En regardant les tireurs plus jeunes ou les Yawatashi, on se dit que notre génération avait plus la pêche. Bien sûr à notre âge nous ne tirons plus comme avant, mais on ne peut s’empêcher de penser que dans le temps on tirait avec plus de “peps”. Vous avez vu Kamogawa Sensei tirer dans le temps, hein ! Il débordait d’énergie. On est allé en France, en Belgique, chaque année dans un autre pays, et j’ai vraiment l’impression que la qualité de notre Kyudo était extraordinaire.


Kamogawa S. — Dans cette rencontre il n’y a pas de désir de cibler. Simplement nous voulons montrer que nous continuons à pratiquer, que nous sommes à notre manière encore en forme et présents pour l’événement.


Suzuki S. — C’est une raison de vivre. Si nous n’avions pas le Kyudo nous ne vivrions pas jusqu’à nos âges. Vraiment il y a ce plaisir de se retrouver. Si on a encore l’énergie de tirer, on ne peut s’empêcher d’avoir l’envie de tirer. C’est cela la beauté du Kyudo.



En 2011, à 88 ans, Kamogawa Nobuyuki Sensei était le Sempai de l'ANKF. Suivant l'ordre protocolaire il était le dernier tireur du dernier Tachi du Embu des Hanshi. Voici la vidéo de ce Tachi.



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